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Kasserine accueille des jeunes engagés pour explorer les chemins de vie alternatifs pour un avenir plus vert

  • Photo du rédacteur: Med Hassen
    Med Hassen
  • 15 août
  • 3 min de lecture

Une immersion entre nature, histoire et alternatives durables


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Du 25 au 27 avril 2025, la région de Kasserine a été le théâtre d’une rencontre nationale exceptionnelle, alliant exploration environnementale, éveil citoyen et engagement des jeunes. Organisé dans le cadre du projet "Sharek" par la Fondation Heinrich Böll, en partenariat avec la délégation régionale de la jeunesse et des sports, la représentation régionale du ministère de l’Environnement, et la Maison des Jeunes Mobile 1, ce programme a réuni des jeunes venus des quatre coins du pays — Bizerte, Grand Tunis, Sfax et Kasserine.


Un espace de dialogue autour des parcours de vie et de l’économie verte

Le forum d’ouverture, tenu au Complexe des Jeunes de Kasserine, a été inauguré par le commissaire régional de la jeunesse et des sports, posant les bases d’un dialogue franc sur les chemins de vie alternatifs, les possibilités d’investissement dans le domaine environnemental et les enjeux de durabilité dans les régions intérieures.

Les participants ont assisté à des interventions de représentants du programme Sharek, du ministère de l’Environnement, de l’Office de développement du Centre-Ouest, de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, du ministère du Tourisme, et de la délégation régionale au développement agricole. Ces échanges ont permis de connecter les jeunes à des initiatives concrètes et des perspectives réalistes, tout en valorisant leur rôle central dans la transformation écologique.


Aller sur le terrain pour comprendre, ressentir et s’inspirer

Le lendemain, les jeunes sont partis à la rencontre du territoire. À Zléfène, ils ont découvert les cultures biologiques de figue de barbarie, en écoutant les témoignages de cultivateurs passionnés qui ont su tirer parti d’un environnement souvent rude, tout en respectant ses équilibres. Ces moments d’échange direct ont permis de mettre des visages et des histoires humaines derrière les projets écologiques.

À Thala, la visite de la carrière de marbre a offert un regard concret sur l'extraction minière : un secteur riche en opportunités, mais aussi porteur de défis environnementaux majeurs, notamment liés à l’émission de poussières, aux déchets et à la dégradation des sols. Les jeunes ont posé des questions pertinentes, montrant un réel intérêt pour les conditions de travail, l’impact écologique et les perspectives d’innovation.

À Haïdra, c’est un retour dans le temps qui les attendait : découverte du musée, visite du site archéologique romain, promenade dans les ruines chargées de mémoire. Ces lieux ont été autant de rappels de l’ancrage historique profond de la région et de la nécessité de protéger ce patrimoine pour mieux le transmettre.

En fin de journée, ils se sont rendus à l’ancienne mine de plomb, exploitée durant la période coloniale, avant de visiter le lac de Lajred, l’un des 80 lacs montagneux de la région, essentiel à l’alimentation de la nappe d’eau souterraine. La dernière étape les a conduits à Foussana, une zone devenue en quelques années un modèle de développement agricole intégré, grâce à l’initiative locale et à la résilience des habitants.

 

Donner du sens à l’expérience : produire, réfléchir, s’exprimer

Le troisième jour, les participants et participantes au programme de visite ont transformé ce qu’ils avaient vu, entendu et ressenti en contenus créatifs : vidéos, affiches, capsules sonores et récits. Leur objectif ? Raconter autrement leur découverte du territoire. Mais aussi partager leur vision pour la région qui soit basé sur l’exploitation rationnelle et durable des ressources et la dignité.

Ces productions, vibrantes et sincères, ont révélé une profonde capacité à lire le territoire à travers une grille environnementale, sociale et culturelle. Elles ont mis en lumière des préoccupations bien ancrées : la gestion de l’eau, la valorisation des produits locaux, l’accès aux ressources et la transmission des savoirs ancestraux.


Une jeunesse connectée au réel, prête à agir

Ce programme de visite n’était pas une simple activité de sensibilisation. Il a été une expérience de vie, une immersion collective où chaque participant et participante a pu se reconnecter à des réalités trop souvent invisibles : la beauté fragile des paysages, la richesse des savoirs locaux, les tensions entre exploitation, voire surexploitation, économique et préservation écologique.

Au final, c’est une nouvelle posture qui s’est dessinée : celle de jeunes qui ne demandent pas simplement à être consultés, mais qui veulent agir, proposer, innover, et surtout faire entendre une voix différente, plus respectueuse de l’humain et de la planète.



Lotfi Azzouz

 
 
 

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